Cet aménagement existe depuis plus de 10 ans en phase de test à 5 endroits différents de la Wallonie. En octobre 2022, la chaussée à voie centrale est ajouté au Code de la route, à l’instar de pays comme la Suisse, les Pays-Bas, la France ou l’Allemagne, qui l’avaient déjà adopté. En cours de théorie, je constate que les élèves méconnaissent ce principe tout comme la plupart des conducteurs !
La chaussée à voie centrale se retrouve sur des routes de campagne peu fréquentées par le trafic routier et dont la largeur ne permet pas l’aménagement d’infrastructures spécifiques pour les usagers plus vulnérables. C’est une alternative à moindre frais pour améliorer la sécurité des piétons et des cyclistes. Depuis octobre 2023, cette limitation de vitesse à 70 km/h est devenue une règle générale, rendant le signal C43 superflu.
Principe de fonctionnement
Le trafic motorisé circule au milieu de la bande centrale, c’est-à-dire sur la chaussée. En cas de croisement ou de dépassement, vu que l’espace est réduit (max. 3,5 m), ces véhicules empruntent les bandes latérales en s’assurant au préalable de ne pas gêner ceux qui sont autorisés à les emprunter. Ensuite, ils reprennent place au milieu. Pour rappel, en cas de dépassement hors agglomération, la distance latérale doit-être d’1,5 m.
Les bandes latérales: pour qui, pour quoi ?
Elles ne font pas partie de la chaussée. On peut s’y arrêter mais pas stationner. Un véhicule en stationnement doit se ranger sur l’accotement. Si ce dernier n’est pas suffisant, le véhicule peut être rangé en partie sur l’accotement et en partie sur la bande latérale. D’autres usagers sont autorisés à circuler sur ces côtés de la chaussée:
- cyclistes
- trottinettes
- piétons
- engins de déplacement motorisés
- cyclomoteurs classe A (les cyclomoteurs de classe B y sont interdits)
- animaux de trait non attelés, de charge ou de monture ainsi que les bestiaux
Le Code de la route conseille aux piétons de se déplacer en faisant face au trafic automobile par mesure de sécurité.
Le marquage n’est pas une piste cyclable
Selon la définition de la bande latérale, le marquage est spécifique pour ne pas le confondre avec la piste cyclable (cf. art. 75.3). Le texte énonce « deux lignes blanches parallèles discontinues de chaque côté de la chaussée, constituées à chaque fois de deux paires de traits courts ». Je ne suis pas certain que cela permette de bien l’identifier. De plus, les aménagements actuels ne respectent souvent pas les prescriptions. On voit plutôt une ligne discontinue.
Des points d’amélioration
En plus du risque de confusion avec une piste cyclable, une incohérence subsiste : les cyclomoteurs de classe B sont interdits, alors que les speed pedelecs, pourtant similaires en vitesse, y sont autorisés. Le speed pedelec doit circuler sur la bande latérale avec les autres usagers plus vulnérables. Le cyclomoteur classe B, limité lui aussi à 45 km/h doit circuler sur la partie centrale avec les autres véhicules dont la vitesse peut atteindre 70 km/h.
On peut aussi évoquer le croisement ou le dépassement. On autorise les véhicules motorisés à croiser ou dépasser en utilisant la bande latérale. Le Code prévoit qu’ils ne doivent pas mettre en danger ni gêner les usagers qui sont autorisés. En pratique, cela soulève des questions de sécurité routière. Le croisement de deux gros gabarits peut prendre un certain temps et forcer des cyclistes ou des piétons à se déporter. De nuit, les piétons peu visibles risquent de ne pas être repérés à temps par des conducteurs pressés.
À retenir pour l’examen théorique
- la chaussée à voie centrale se trouve hors agglomération, en Wallonie
- la vitesse maximale y est fixée à 70 km/h (au lieu de 90 km/h)
- les véhicules motorisés circulent au centre de la chaussée
- en cas de dépassement ou de croisement, ils utilisent temporairement les bandes latérales
- les bandes latérales sont réservées aux usagers plus vulnérables: piétons, cyclistes, trottinettes…
