Roulage & Code de la route

Usage des feux de détresse

Ce que nous appelons communément les 4 clignotants ou les warnings ne sont jamais évoqués de cette manière dans le Code de la route. Le référentiel préfère évoquer l’emploi simultané de tous les indicateurs de directions. Ces feux s’activent à l’aide d’un bouton mis en évidence dans l’environnement immédiat du conducteur pour être activé rapidement. Quels sont les cas autorisés par le Code ?

Les usages autorisés

  1. Signaler le risque d’un accident imminent (cf. art. 32bis). On parle ici du risque d’un accident imminent. Le cas le plus fréquent est lors d’un fort ralentissement sur une voie rapide. Afin d’attirer l’attention des conducteurs qui suivent, on active ses 4 feux pour éviter l’accident ou le suraccident. Les feux de détresse est le seul moyen visuel pour alerter le véhicule à l’arrière d’un souci potentiel sur la route. Ce n’est pas obligatoire mais vivement conseillé. L’autre cas est l’activation automatique des feux de détresse en cas de freinage d’urgence.
  2. Signaler un véhicule accidenté sur la voie publique (cf. art. 52.1). Ce n’est pas obligatoire mais vivement conseillé.
  3. Signaler l’embarquement et le débarquement d’enfants par un véhicule affecté au transport scolaire (cf. art. 39bis2).
  4. Signaler un véhicule en panne sur la voie publique à un emplacement où l’arrêt et le stationnement sont interdits (cf. art. 51.1). Si la panne est électrique, les  feux de détresse ne fonctionneront pas. Raison pour laquelle ce n’est pas obligatoire.
  5. Signaler un véhicule dont le chargement est tombé sur la voie publique (cf. art. 51.3). Ce n’est pas obligatoire mais vivement conseillé.

Certains systèmes d’assistance déclenchent automatiquement les feux de détresse, notamment quand il y a un risque de surprendre les conducteurs venant de l’arrière. C’est le cas de l’assistance au freinage d’urgence (AFU).

Les usages tolérés

Il reste plusieurs cas officieux. L’objectif est toujours le même: communiquer avec les autres. En journée, il n’est pas rare de faire un geste de la main pour remercier un autre conducteur de nous avoir laissé passer, ou qui attend alors qu’on n’avait pas la priorité. C’est une sorte de politesse du conducteur. Lorsque la lumière naturelle disparait, il est difficile de voir à travers le parebrise des voitures. On remplace alors le geste de la main par les feux de détresse.

1. Remontée de file des motards

Dans un trafic dense et au ralenti, on voit régulièrement les motards remonter les bandes, les files en laissant leurs feux de détresse. Ainsi, ils préviennent de leur remontée prolongée. Par courtoisie, les automobilistes vont spontanément s’écarter pour faciliter leur passage. (En principe, ils doivent le faire de facto que des files se forment en créant un couloir de secours.) C’est une manière de rendre le motard bien visible et d’éviter les accidents de ceux qui changent de bande sans prévenir. Si on s’en tient stricto sensu au texte de loi, le motard pourrait être verbalisé pour usage abusif des feux de détresse. Au niveau répressif, à ma connaissance, aucun motard n’a été verbalisé pour cette infraction puisqu’elle profite à la sécurité routière.

2. Prévenir d’un obstacle sur la chaussée

On utilise les feux de détresse également pour avertir de la présence d’un obstacle inattendu ou un problème sur la route. Il permet d’attirer l’attention des conducteurs suiveurs. Par exemple, par temps venteux, un sac-poubelle peut se retrouver sur la chaussée, une branche d’arbre importante… Le premier conducteur l’évite et par la même occasion avertit celui de derrière.

3. Cortège funéraire

Lors d’un cortège funéraire, le corbillard ouvre la marche vers le cimetière ou le crématorium et les autres véhicules privés suivent avec les 4 feux clignotants. Dans le cas de personnalité célèbre, il y a une escorte de motards de la police pour faciliter le déplacement du convoi.

Les usages abusifs

Bon nombre de conducteurs pensent que l’usage des quatre clignos est autorisé pour un arrêt plus ou moins bref. On voit ainsi des conducteurs se mettre en double file pour attendre un ami, faire une petite course, déposer un colis, etc. La pratique est tellement courante qu’on oublierait presque que c’est totalement proscrit par le Code. Les feux de détresse sont la seule façon de communiquer aux autres que le véhicule est arrêté un moment sans avoir les clés sur le contact.

camionette en double file, feux de détresse actifs

Dans un monde idéal, tout le monde respecterait le Code et nous n’aurions pas de mal à trouver une place de stationnement surtout dans les grandes villes. Ce n’est évidemment pas le cas. C’est une véritable gageure pour les livreurs. Bien souvent, leur emplacement de livraison est squatté par des voitures ou ils sont tout simplement inexistants. Ces professionnels ont bien du mal à trouver une place à proximité de leur destination. Bien que ce soit interdit, la police tolère ces (dé)chargements indispensables.

REMARQUE. On rencontre régulièrement des véhicules avec les 4 feux activés devant un garage, sur une place handicapée ou une zone de livraison. Ce n’est pas nécessaire puisque l’arrêt est autorisé mais c’est une bonne façon d’indiquer une immobilisation de très courte durée.

Ajouter un commentaire

Roulage & Code de la route
Morgan en conduite

Qui suis-je ?

Je m’appelle Morgan. Je suis instructeur breveté pour les cours pratiques et théoriques. J’enseigne dans différentes auto-écoles à Bruxelles.

Habituellement, je dispense la formation de 12 h obligatoires. Je suis aussi disponible pour d’autres projets: particulier, entreprise, ASBL. Contactez-moi pour qu’on en discute.